Tirages argentiques format carré 50cm x 50cm 500E
Tirages argentiques 30cm x 40cm 400 E
les tirages sont tirés en 20 exemplaires
Tirages argentiques 30cm x 40cm 400 E
les tirages sont tirés en 20 exemplaires
C’est à partir de formes trouvées dans le
théâtre du monde que travaille Isabelle Maarek, de formes
empruntées à l’univers visible de la ville, de l’urbanité construite.
Pas une urbanité héroïque, de la métropole
ou de la mégalopole, non : bien plus celle du bourg et du
pavillon, de la place du marché et des plates-bandes du jardin.
Qu’importe car c’est surtout la dimension commune -commune
au-delà des différences d’échelle- entre grands et petits
ensemble d’architecture qui intéresse Isabelle Maarek, la manière
dont s’y dévoile dans un jeu de décor, un monde visible, élaboré,
avec ses marques, ses signes, ses motifs et sa manière propre dont
il s’offre à la perception banale : car proche du conte et du
merveilleux d’histoire pour enfant, au-delà de l’immédiateté
de l’apparence, de la banalité des lieux, Isabelle Maarek vous
convainc qu’il y a une autre dimension en-dessous, une autre
réalité, une épaisseur dont elle ne dira rien, en sommes, car son
projet n’est pas de révéler une vérité cachée : mais bien
plus de faire douter des vérités affichées. La ville est un
théâtre et tout le cadre bâti avec.
Tout donc est une question de point de vue, de
construction de l’image, par tous moyens. Les images composites
permettent de disperser les points de fuite, les horizons et même
d’une unité de l’espace à la faveur d’un monde plein de
failles et de doubles fonds.
Isabelle Maarek a encore devant elle, dans le
foisonnement d’une œuvre à l’image d’un jardin, ou tout
pousse en même temps, bien des maisons à explorer ou à bâtir :
car le monde à ses yeux, répond infatigablement au principe repéré
par Freud comme une étape décisive de conquête chez l’enfant,
celui du For-Da, du montré-caché, du jeu de la bobine où les
objets révèlent leur nature extraordinaire en apparaissant et
disparaissant à la vue immédiate. Qu’y-a-t-il derrière la porte,
derrière le mur qui est là sans y être, puisqu’il échappe à
mon regard ? Isabelle Maarek n’a pas encore tout révélé.
Christophe Domino, septembre 2004